•   Bernard Marly

    L'accordéoniste du tour de france.

    De ses années de jeunesse dans les rues de Paris à la Savoie où il réside désormais, Bernard Marly est un accordéoniste attaché à "la petite reine".

    Fils d'un restaurateur parisien et d'une mère savoyarde avec des racines italiennes, Bernard suit ses premières leçons de solfège à 8 ans. L'accordéon sur les genoux, il étudie auprès de Médard Ferrero puis de Roger Sterlini. Il participe à des concours et remporte la coupe européenne en 1964.

     

     

    Sa famille s'installe en 1967 à Chambéry, et il continue d'étudier l'accordéon avec André Thépaz. Puis après le service militaire, il retourne à Paris. Bernard Marly vadrouille de terrasse en restaurant, et il se retrouve sur la scène de l'Alcazar (grâce à Jean-Marie Rivière) pour accompagner la chanteuse Dani ainsi que Daniel Guichard.

     

    Fier de cette réussite, il revient en Savoie, il entre dans l'orchestre du coin puis, durant cinq ans, dans celui de Gilles Pellegrini.

    C'est en 1973 qu'il fait ses premiers pas dans le monde du vélo amateur et professionnel.

    En 1975, il signe son premier contrat dans le monde du vélo avec Georges Cazeneuve pour le critérium du dauphiné libéré. Puis il effectue la moitié du Tour de France en tant que musicien.

    C'est officiellement l'année suivante qu'il intègre la caravane du tour de france avec la marque MIKO. Il est au départ des étapes (avec le speaker Daniel Mangeas), sur les podium dans les villes étapes. C'est sur ces podium qu'il fait de nombreuses rencontres : Annie Cordy, Carlos, Yves Lecoq,....

    Dans le monde du vélo, il animera aussi tous les 6 jours cyclistes : Grenoble, Paris, Allemagne...

    En 1980, il monte son orchestre et la renommée acquise grâce au tour de France lui permet de rayonner au niveau national et européen

    Actuellement, Bernard travaille à la production et distribution en matière d'accordéon et de chanson française . Il est aussi membre de la Sacem et il a composé plusieurs chansons en hommage au cyclisme : la chanson du vélo, Réveil matin (avec Maurice Larcange et Hubert Ledent pour les 100 ans du Tour).

    En 2008, pour les 30 ans de la disparition de la chanteuse Damia, il a créé un spectacle avec la chanteuse Michèle Gallino intitulé : "Michèle Gallino sur les traces de Damia".

    Bernard Marly est un ami de notre société, chaque fois qu'on a eu besoin de lui il a répondu à notre attente, cet article est une manière de lui dire : MERCI !!!  


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  • Emile Carrara

    Emile CARRARA (1915-1973)

    Jeune prodige de l'accordéon

    Il naît à Paris le 2 août 1915 dans une famille de musiciens italiens immigrée au XIX s. « Milo », surnom familier qui ne le quittera pas, se passionne très tôt pour l'accordéon et démontre très vite ses talents dès son plus jeune âge. A 9 ans, lors du bal du 14 juillet, aux Abattoirs de La Villette , il monte alors sur les planches. Il passe souvent en attraction au populaire dancing Le Tourbillon dont son frère aîné, Albert, créateur de l'établissement, est l'accordéoniste attitré.

    Il s'y produit tous les grands accordéonistes, des chanteurs qui se feront remarquer comme Edith Piaf, Rina Ketti et Jane Chacun. Simone Réal y chantera jusqu'en 1968, année, hélas ! de la fermeture de l'établissement.

    Le jeune Emile, vers l'âge de 6 ans, interrompt l'école, suite à un accident grave à la cheville qui le laissera handicapé toute sa vie. Volontaire et courageux, il entreprend des études musicales sérieuses à l'aide de solfèges et de traités d'harmonie. Il bénéficiera de l'attention de Casimir Cola, un professeur d'accordéon très réputé. Il passe son temps libre à jouer de l'accordéon, seul, dans la cave à bouteilles du Tourbillon, entre-deux attractions ; situation qui sera immortalisée par un remarquable dessin d'Uderzo.

    Le jeune Milo connaitra les secrets de la musique avant de savoir lire et écrire. Dès les années 30, à tout juste 15 ans, il se produit dans de nombreux établissements de Paris : au Boléro, dans des dancings, des brasseries... Son jeu sensible et élégant est apprécié et remarqué, il poursuit aussi l'idée de son grand frère Albert Carrara : mettre un véritable orchestre autour de l'accordéon. A cette époque, l'accordéon est plutôt un instrument solo, parfois accompagné d'un banjo, il accompagne aussi les chanteurs de rues. Emile Carrara intègre l'accordéon dans un orchestre avec piano, contrebasse, batterie, guitare, violon, saxo, clarinette…dont il écrit les orchestrations. C'est l'époque du Swing et du Fox-trot , Paris reçoit les jazzmen du monde entiers, c'est encore un petit monde qui se retrouve très souvent. La musique se croise et s'échange, les musiciens passent aisément du style Tango au Swing. C'est ainsi qu'Emile Carrara commence la Tournée Germaine Béria Galo . En 1933 jusqu'en 1935, il devient le Chef d'Orchestre du bal du Moulin Rouge, à Montmartre, et son Directeur Musical. Puis les établissements célèbres se succèdent : La Coupole , toujours à Montmartre, l'Eldorado, les Casinos et les Grands Hôtels ; et enfin, la consécration : Maxim's, rue Royale, l'établissement le plus chic de Paris, fréquenté alors par Edouard VIII, Roi d'Angleterre.

    Grace à lui, l'accordéon acquière ses plus belles lettres de noblesse. Son style personnel, la richesse de sa musique nuancée et variée et son caractère souriant font de lui l'accordéoniste le plus sympathique de l'époque. Il est surnommé Le Poète de l'Accordéon pour la qualité de ses harmonies et la sensibilité de sa musique. Il accompagne sur scène les plus grandes vedettes du Music Hall. Il tourne également dans quelques films comme La Figure de Proue, Boîte de Nuit (avec Georges Marchal) et Adieu les Copains. Il se lie d'amitiés avec Emile Prud'homme, Gus Viseur et Tony Murena, partageant avec eux la passion pour le jazz et la musique américaine. Les Disques Pathé l'engagent en 1941. Emile Carrara échappe à la Mobilisation de 1939 en raison de son handicap physique. Malgré l'occupation allemande, ses disques comptent parmi les meilleurs du genre Swing à l'accordéon avec son quartette. Les bals sont interdits, il se produit dans les cinémas et cabarets parisiens. Il a de grands musiciens pour l'accompagner : Sigismond Beck à la contrebasse, Pierre Fouad à la Batterie et Charlie Lewis au piano. D'ailleurs, l'entrée en guerre des Etats-Unis remet en cause la présence de citoyens américains en Europe occupée. C'est alors que, pour passer inaperçu, Charlie Lewis, grâce à la complicité de l'épouse d'Emile Carrara, obtient de faux papiers pour franciser son nom en Charles Louis ! Emile dédiera un Tango à son ami Charlie qui sera joué au nez et à la barbe des allemands : Mascarada !

    Des œuvres populaires

    La valse fait partie intégrante du vaste répertoire d'Emile Carrara. Il en compose de magnifiques dont Les Barbeaux de Saint-Jean , devenu Mon Costaud de Saint-Jean créé par Jane Chacun, la Reine du Musette . Mais la chanson n'accroche pas, peut-être les paroles sont-elles jugées trop populaires ? Mais Emile Carrara et Léon Agel, l'auteur des paroles, ne baissent pas les bras. Ce dernier, en effet, est un éditeur et parolier de la Porte Saint Martin, alors quartier des éditeurs et marchands d'instruments de variétés qui règne sur le monde de l'accordéon de cette époque. Il modifie les paroles et Emile Carrara le titre pour Mon Amant de Saint-Jean et la dédie à sa fiancée pour marquer leur promesse faite dans une coquette auberge de Saint-aux-Bois, dans la Forêt de Compiègne. Lucienne Delyle, dont la réputation se répand, accepte de la créer. C'est immédiatement un succès. La chanson est diffusée sur Radio Paris et plusieurs stations de province, en dépit de la censure allemande, mais il n'y a aucune parole subversive dans le texte…Mon Amant de Saint-Jean deviendra l'un des plus grands succès de la chanson française du XXème s avec sa glorieuse carrière : reprise en leitmotiv du film Le Dernier Métro, de François Truffaut et vingt ans plus tard par Patrick Bruel.

    Parmi ses succès : Tu m'as Menti (créé par Léo Marjane), le P'tit Bal de la Rue d'Lappe. Damia chantera Ma Rue et On Danse à la Villette , plus tard, avec Bourvil : Mam'zell Bigoudi. Pour orchestre et accordéon : Concerto de Paris, Vent d'Automne, Volubilis, Promenade, Valse Intermezzo, Czardas Sérénade…au total, il écrit plus de cinq cents œuvres musicales, une méthode d'accordéon qui porte toujours son nom, et une méthode de bandonéon !

    En 1948, Emile Carrara fonde Le Club de l'Accordéon avec ses grands amis Emile Prud'homme, Tony Murena et Gus Viseur. Ensemble, ils créent l'émission Radio 48 qui passe chaque jour à la radio et créent les premiers jeux radiophoniques avec les auditeurs. Le Club de l'Accordéon se produit dans les cinémas et les grands lieux de bals.

    En 1951, il ouvre un magasin de musique dans le Faubourg Saint-Martin, quartier de prédilection de la musique de variété et du gratin de l'accordéon. Emile Carrara devient l'éditeur de ses propres œuvres et représentant de la maison Hohner avec laquelle il met au point de nouveaux modèles d'accordéons.

    Le succès ne le quittera plus, entre tournées internationales (Italie, New York, Afrique) et nationales (Tournées Fernand Laly, Tour de France, Ciné Monde) enregistrements, émissions et l'animation de grands bals populaires jusqu'à sa disparition prématurée le 11 mars 1973.

    Vu sur : http://www.accordeon-edition.com/biographie.htm


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