• Marc Perrone et son accordéon diatonique (voir rubrique "l'accordéon, l'instrument") :

    Fils d'un immigré italien, tailleur de profession, Marc Perrone passe sa jeunesse dans la Cité des 4000 à la Courneuve, en banlieue parisienne.

     

    "En 1970, je jouais de la Guitare et j'aimais surtout le blues. (...) Avec mes potes, j'écoutais les Shadows, Brassens et je détestais l'accordéon. Je ne pouvais pas le voir pour les mêmes raisons que les autres, le trouvant ringard, flonflon, avec des sons dégueulasses, représentant la musique de variété moche. En outre, et surtout, c'était l'instrument favori de mes parents..." (Histoires de l'Accordéon)

     

    Il découvre l'accordéon diatonique lors d'une Fête de L'Humanité et c'est le coup de foudre !!! Dès le lendemain, il se met en quête d'un accordéon. 

    Autodidacte pugnace, il engendre une nouvelle génération d'accordéonistes curieux des racines musicales populaires françaises ou italiennes.

     

    L'accordéon diatonique, au bout de vingt ans, je n'en ai toujours pas fait le tour. De toute façon, faire le tour, cela ne veut rien dire." (Accordéon Magazine n°4, novembre 1995).

     

    Lors de ses nombreuses rencontres artistiques, André Minvielle, Bernard Lubat, Michel Portal, Marcel Azzolia, etc... Marc Perrone s'oriente vers l'improvisation et le jazz.

    Homme de scène, Marc Perrone aime se mettre en danger : concert classique (dans tous les sens du terme...), champêtre (qui n'a pas vu Marc Perrone dans le pré d'Uzeste...), animateur hors du commun de bal populaire (jamais "populiste" !).

     

    Homme de cinéma, Marc Perrone a écrit plusieurs musiques de films à la demande de réalisateurs tels Bertrand Tavernier. Mais il faut surtout le voir accompagner "à l'ancienne" des films muets, particulièrement "A propos de Nice" et "L'Atalante" de Jean Vigo. 

     

    vu sur : http://www.librairiedessignes.com/sons/perron.htm

     

    Faites connaissance avec lui grace à cette vidéo :

     

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  • YVETTE HORNER: La femme aux doigts d'or
    "Si elle fréquente les bals, je lui couperai les jambes": lorsque le père d'Yvette lance cela à propos de sa fille, il est loin d'imaginer qu'elle fera dans sa vie plus de 2000 concerts, 100 000 kilomètres par an, 12 mois sur 12, jouant six heures par soir -100 morceaux!- Avec un instrument de douze kilos minimum sur les bras, dans des casinos, cinémas, cabarets, nights-clubs, bals etc. , qu'elle accompagnera 11 tours de France, sera Reine des Six Jours, obtiendra le Prix Charles Cros etc, etc, un vrai Livre des Records à elle toute seule! Il faut dire que personne n'aurait pu l'imaginer, puisque personne -traduisez: aucune personne du sexe prétendu faible- ne l'avait fait avant elle ("Nous étions deux femmes accordéonistes, Line Viala et moi"), à tel point que lorsqu'elle remporta la première Coupe Mondiale de l'accordéon à Lausanne, le Petit Parisien titra qu'elle " avait remporté la Coupe Mondiale FEMININE "! A l'époque, se souvient-elle, "il paraissait impossible qu'une femme puisse battre des hommes sur leur terrain. Car les accordéonistes féminines ne couraient pas les rues pour ce concours. Nous n'étions que deux, une Italienne et moi-même, à nous être risquées...".</DIV< td>
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    Mais " Vévette ", comme on la surnommera plus tard entre l'Obisque et le Tourmalet, n'était pas née de la dernière pluie -elle était même quasiment venue au monde dans un théâtre, "Les Nouveautés" à Tarbes-, et, après avoir commencé le piano à 4 ans, dirigeait à 12 ans son premier orchestre composé de 6 hommes! Son emploi du temps de l'époque, à l'âge où d'autres jouent à la poupée, était d'ailleurs saisissant: lever à six heures et 900 kilomètres par semaine pour aller à 9 ans au Conservatoire de Toulouse, tournées avec sa mère à partir de 14 ans, on serait tenté d'écrire qu'elle n'a pas eu d'enfance, et guère plus d'adolescence, si cette boulimique du travail, voire de la perfection, n'avait manifestement vécu en même temps un vrai conte de fées, qui a duré toute une vie. Qui aurait dit que la jeune fille rangée de Tarbes jouerait avec Samson François, Mady Mesplé, Charlie Mc Coy (à Nashville!) et même Valéry Giscard d'Estaing, qu'elle côtoierait Pablo Casals, Serge Lifar, se produirait devant Mistinguett (lors d'une soirée présentée par Yves Montand!), deviendrait l'égérie branchée et tricolore de Jean-Paul Gaultier, l'idole d'Yves Mourousi, interpréterait Listz, Rossini et... Bowie, enregistrerait chez Erato pour Daniel Toscan du Plantier, enseignerait à la Schola Cantorum, ferait un mix " piano-accordéon " à la BBC, serait décorée par François Mitterrand, puis Jacques Chirac, demandée en mariage par un roi du Togo (!), et surtout qu'elle ferait guincher, flirter, rêver la France profonde pendant un demi-siècle ("Je suis très cocorico!")! Un vrai Quizz! </DIV< td>
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    Le comble -et paradoxe- de l'histoire étant que notre reine du bal musette, égérie des pistes, de cycle comme de danse, sponsorisée par les "Vins de France", Calor, Suze ("Mademoiselle Suze"!) et tant d'autres, idole des coureurs comme des mineurs, des titis comme des Ch'timis (on a bizarrement toujours pris cette enfant des Pyrénées pour une fille du nord, et elle deviendra même " marraine des Gueules Noires ") n'avait qu'un rêve au monde, le piano: "Même si je l'ai délaissé pour l'accordéon, au fond de mon cœur, c'est toujours à lui que j'ai pensé! Enfant, je voulais être pianiste et je suis devenue accordéoniste. Je ne jurais que par la musique classique, et c'est le musette qui m'a introduite dans des bals où mon père souhaitait ne jamais me trouver". Une vocation "heureusement" contrariée par sa mère qui avait réfléchi concrètement à la question: "Des pianistes concertistes, les conservatoires en fabriquent des dizaines tous les ans. Des accordéonistes, il y en a peu. Ils sont recherchés. Et parmi eux, il n'y a pas de femme. C'est un créneau inespéré à saisir". Comme papa et l'oncle Henri sont d'accord, Yvette, qui à 11 ans interprète déjà Saint-Säens, Chopin et Mozart, s'exécutera, la mort dans l'âme: "Je ne pouvais m'y faire. Chaque fois que j'entendais un morceau de piano, des sanglots me nouaient la gorge... Et je me révoltais intérieurement: "Jamais je ne pourrai jouer sur un instrument comme ça. C'est trop agressif, trop musette, presque faux... Pendant trois ans, j'acceptai mal mon nouvel instrument, je ne pensais qu'au piano, continuant de jouer à l'accordéon "Guillaume Tell" et "Le Barbier de Séville", "La pie voleuse" et "Poète et paysan". </DIV< td>
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    Ainsi naquit un style, devenu bientôt un art de vie, et finalement un destin: la carrière d'un accordéoniste après-guerre tient à la fois du challenge, du baroud d'honneur et de la performance sportive (d'où peut-être les liens si forts tissés avec les champions du bitume: elle enregistra même avec Poulidor, (Poupou et Vévette réunis, toute la France des sixties!), et elle tournera derrière plus d'un peloton en jouant dans une voiture à toit ouvrant, puis sur des podiums aux arrivées d'étapes! De quoi paraphraser la fameuse formule de Guillaumet à Saint-Ex: "Ce que j'ai fait, aucun accordéoniste ne l'aurait fait!". D'autant plus qu'il fallait faire tous les jours sa "toilette des doigts", petite gymnastique destinée à ne pas perdre la main: "Mes doigts sont un capital, écrit-elle en 1987. Ils sont assurés pour 6 millions de francs. Je me dois de les entretenir, de les préserver. Je ne porte jamais un objet lourd, je n'utilise jamais un marteau. Ce sont là des règles sacro-saintes. Aujourd'hui encore, chaque matin, je pratique ce que j'appelle ma " toilette des doigts ". Durant une heure ou une demi-heure, dans le pire des cas, je travaille, en profondeur, tous les exercices de la méthode Hanon... J'ai toujours eu entre les doigts les études de Listz au piano".</DIV< td>
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    De même, détail révélateur et amusant, toutes les manches gauches de ses vêtements ont-elles "un centimètre de plus que les manches droites, parce que les muscles de mon bras gauche, celui qui tire le soufflet, sont plus développés que ceux de l'autre bras". Petits aperçus très éloquents sur un métier qui, sans en avoir l'air, constitue aussi une émancipation de la femme contemporaine: d'autres, comme la jeune Domi Emorine (médaille d'Or Sacem 1998) prennent aujourd'hui le relais. Yvette féministe ? En tout cas, pionnière, militante à sa façon, et sûrement cas d'espèce en matière de perfectionnisme: "Même dans les classiques du musette les plus galvaudés, j'ai toujours cherché à améliorer mon jeu, à apporter une variante, une touche supplémentaire, à améliorer pour enrichir... Si je me retourne sur ma vie, je ne vois qu'une masse de travail pesant sur mes jours".</DIV< td>
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    Pas étonnant que tant de "gens sans importance", comme aurait dit Gabin (qui l'appréciait), et parfois d'autant plus importants, se soient reconnus en elle, et lui aient d'ailleurs envoyé tant de présents des quatre coins de nos provinces: dans son " chalet aux souvenirs ", cabane enfouie au fond de son jardin de Nogent, derrière une maison singulière où presque tout, cheminée, table, lampe, sièges, glace, cendriers, porte-savons est en forme d'accordéon, elle conserve ainsi précieusement mille cadeaux sans prix, objets, babioles, fanfreluches, créations faites main et pièces rares, qui témoignent de mille matinées ou soirées enchantées où elle donna du bonheur aux gens. Ici l'on trouve côte à côte un maillot jaune du grand Louison Bobet, une lampe de mineur, un télégramme de Maurice Chevalier, un dessin d'enfant, des poupées de toutes les régions, son portrait peint par un autre mineur, quelques mots de rosières ou de cheminots, des lettres de France venues d'hier ou d'avant-hier, toute une vie d'artiste et de femme dans laquelle un pays entier s'est un jour ou l'autre projeté, comme on retourne aux sources, en tournant une page de petite histoire. Yvette Horner, c'est d'abord cela, une vérité profonde, une nature fascinante, doublées d'un sacré caractère! Et s'il fallait donner le secret de son succès, on pourrait le résumer, à la manière d'Enstein, qu'elle se plaît à citer ("il disait que la vie était faite de 20 % d'inspiration et 80 % de transpiration"), par une équation: une "volonté forcenée" + talent + travail +... amour, comme dans les meilleures chansons populaires. </DIV< td>
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    Car rien ne serait arrivé, ou n'aurait peut-être duré si elle n'avait rencontré René, un footballeur professionnel (sport et musique vont décidément bien ensemble) qui -fait notable et rarissime dans le cadre de ce dossier- renoncera à sa propre carrière pour s'occuper de celle de sa femme, qui "était intransigeante sur un point: elle n'abandonnerait pas la musique!": "Il me dégageait de mes problèmes matériels. Du jour au lendemain, le footballeur trapu aux larges épaules se mua en la plus douce fée du logis. Mon mari faisait tout: le marché, le ménage, la cuisine, et même mon repassage. Je n'avais à m'occuper que de mon accordéon. Et encore, simplement pour en jouer, car René avait pris ma destinée en main... Jamais je n'aurais osé partir seule avec des musiciens pour aller faire un bal, s'il n'avait pas été là. J'ai eu une vie de lumière avec lui. C'était mon mari, mon amant, ma mère, il était tout ça" ("Du tour de France à l'opéra musette"-Ed. Filippachi). Car René, c'est le partenaire, mais aussi le protecteur, le garde du corps quand la présence d'un homme s'impose dans la fièvre des samedis soirs.</DIV< td>
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    Lorsqu'il s'éteignit, le 3 mars 1986, Yvette s'isola dans leur chambre et joua pour lui "Berger d'autrefois", en guise d'au revoir. On ne saurait mieux dire le lien si fort, si vital, qui unit toute sa vie cette femme à son art, ce geste d'amour que fut toujours la musique, et cette passion d'un instrument devenu quasiment son cadre de vie. Et qu'on ne lui parle surtout pas de " piano du pauvre " ("il n'y a pas d'instruments mineurs, mais des musiciens mineurs"): l'accordéon d'Yvette, c'est son sésame, son soleil, son compagnon de route indéfectible, elle lui parle et il lui répond, elle lui a appris les classiques en même temps que les tubes ("Perles de cristal", "La marche des mineurs", "Adios pampa mia", "Rigolade" qui lui valurent son premier disque d'or en 1967) et il lui a ouvert toutes les portes, donné toutes les chances. Grâce à l'accordéon, elle a "sonné au Vel d'Hiv' les entrées pour Bourvil, Gabin, Fernand Raynaud, Martine Carol, Gloria Lasso, Lily Fayol", grâce à lui, elle s'est même un jour envolée pour Nashville, elle qui a tellement les pieds sur terre qu'elle n'était JAMAIS montée en avion: "J'ai toujours eu peur de l'avion, et je refusais depuis 20 ans de me rendre en Amérique à cause de ça! Or un jour se présente ce disque à Nashville, grâce à Yves Mourousi qui en avait lancé l'idée. Cette fois, il fallait y aller. Alors j'ai dit à Jacques Souplet, directeur de CBS, que je voulais visiter l'avion avant de le prendre. Air France a accepté, et je suis allé voir un Boeing 747 au sol. Et puis je me suis préparée au voyage, avec mon mari bien sûr. J'ai pris sur moi une poche de plastique avec de la terre de France, au cas où il m'arriverait quelque chose, pour que j'aie mon pays avec moi au moment de mourir. Et puis, j'avais peur d'aller là-bas, de rencontrer Charlie Mc Coy, le meilleur harmoniciste américain avec toute son équipe. En fait, eux aussi avaient la trouille de jouer avec moi!". </DIV< td>
    Est-il besoin d'ajouter qu'elle bluffa totalement les Américains, pourtant élevés à la dure école du country ("Yvette Horner nous a donné une leçon de métier"). Mais Yvette n'est-elle pas un peu notre country à nous, c'est-à-dire notre pays ?! Self made woman en tout cas, 100 % made in France comme il se doit, qui pourrait dire sans mentir: " J'ai tout vécu ", mais qui continue comme au premier jour, au temps de Tarbes. Et pourtant, derrière la formidable professionnelle de la fête se cache parfois un cœur de midinette (quoi de plus français ?): "Je suis née triste. Je suis d'une nature triste, et on ne change pas une nature. Bien sûr, sur scène, je suis gaie, je fais la fête avec le public, mais après, je suis d'un intérieur triste! Je suis une romantique. Lorsqu'à cinq ans j'entendais mon père jouer au piano, je me mettais à pleurer, en pensant qu'un jour je perdrais ma grand-mère que j'adorais. Après, c'était la tristesse à l'idée de perdre mes parents. Le mot que je déteste le plus dans le dictionnaire, c'est "séparation"... Parfois, on me trouve excentrique, peut-être à cause de la robe bleu blanc rouge de Jean-Paul Gaultier. En fait, j'aime les gens nature, pas coincés... Depuis que j'ai appris l'accordéon, vous ne pouvez pas savoir le nombre de filles qui le pratiquent. Mais c'est un métier dur, car la musique, il faut s'y consacrer: souvent, elles se marient, elles ont des enfants, et c'est terminé. Il faut trouver un mari comme le mien, qui accepte de renoncer à sa carrière. Et puis, il faut toujours apprendre, travailler toute sa vie son instrument...".

    P. A. </DIV< td>
    vu sur : http://www.sacem.fr/portailSacem/jsp/ep/contentViewRelatedItem.do?contentType=EDITORIAL&contentId=536882277

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  • Éric Bouvelle est né le 1er février 1972 à Nevers. Il commence l'étude de la musique et de l'accordéon en 1978 à l'Accordéon-club nivernais avec Bernard Girard pour professeur. En 1979, il participe à son premier concours d'accordéon dans la 1ère catégorie U.N.A.F: "préparation aux concours". Le jury, sous la présidence de Joël Rossi, lui décerne le 1er prix. Par la suite, tous les ans, il remporte les concours d'accordéon U.N.A.F. en montant chaque fois dans la hiérarchie et dans le niveau de difficultés. En 1980, il anime son premier bal avec son père. Quatre ans plus tard, il fait la rencontre de Jo Privat qui deviendra par la suite son parrain musical. En 1985, suite à cette rencontre, Éric enregistre son 1er disque 45 tours, Mains de Velours, dans le studio Jo Privat junior.

    La même année, Éric remporte le Trophée international junior Joss Baselli, présidé par André Astier, et participe à sa première émission de télévision, la Chance aux chansons avec Pascal Sevran, il a alors treize ans.

    En 1986 , Alain Musichini (Champion du Monde) l'emmène pour son premier voyage à l'étranger , se produire en concert au Danemark. À son retour, Éric participe au concours d'accordéon d'Abbeville présidé par Maurice Larcange qui lui décerne le 1er prix (un accordéon Piermaria).

    En décembre de la même année, Éric réussit le doublé en remportant la Coupe U.N.A.F. basses-standard et la Coupe U.N.A.F. divertissement-variétés en catégorie excellence qui fait de lui le Champion de France d'accordéon 1987. En 1987, son second parrain musical Maurice Larcange poursuivant son idée crée les Petits Prodiges de l'Accordéon avec entre-autres Éric Bouvelle, Alexandra Paris, Dominique Emorine et Sébastien Farge. Il remporte le concours d'Offoy (dans la Somme) et celui de Tulles (sous la présidence de Richard Galliano). En juin, il part en tournée en Finlande. En septembre 1987, il devient le plus jeune chef d'orchestre professionnel.

    En mars 1988, il anime à Copenhague un Bal à la Française en présence de son altesse le Prince du Danemark. Entre les Galas avec l'orchestre, les passages à la radio et à la télévision, Éric prépare activement la Coupe du Monde. En juin, à Vincennes, il termine premier de la sélection française. Le 1er octobre, à Trossingen en Allemagne, il présente un programme consitué de : Danse insolite (A.Astier), La mazurka du Diable (M. Ferrero) un arrangement qu'il réalise avec Max Bonnay et Richard Galliano sur le Sous les ponts de Paris (Rodor-Scotto), Shocking valse (C. Thomain), Honey fingers (J. Baselli et R. Galliano) et La Tempête (A. Astier), programme qui deviendra par la suite un modèle de référence pour les futurs sélectionnés à la Coupe du Monde. Vainqueur, il devient à 16 ans le plus jeune Champion du Monde de l'accordéon. En 1989, il obtient la médaille d'or de la SACEM. L'année suivante, il donne un concert à l'Olympia avec Pascal Sevran. En 1992, il est au Canada pour un concert au Festival International de Montréal. L'année 1993 il donne des concerts au Portugal, Pays-Bas, Suisse, Allemagne, et fait une tournée française et belge avec Pascal Sevran. En 1994, il accompagne le chanteur Paul Young. L'année 1995 sera marquée par un concert à New-York mais surtout par la création d'un fan'club à son honneur. En 1996, Sony productions choisit Éric Bouvelle et son orchestre pour une série de disques de danses. Compositeur, il est aussi auteur d'environ 500 morceaux déposés à la SACEM, et devient en juin 2001 sociétaire définitif.


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  • Richard Galliano

    Le jazz comme un sentiment

     

    RICHARD GALLIANO

    Musicien compositeur



    Né le 12 décembre 1950 à Cannes (France).

    Alors que l'accordéon semblait n'avoir jamais vraiment connu de soliste majeur et que, par les connotations qui l'entourent, il paraissait irrémédiablement éloigné du swing, Richard Galliano est parvenu, avec une détermination sans pareille, à imposer l'idée que son instrument était digne de figurer aux côtés des saxophones et trompettes qui sont au coeur de la musique de jazz. Inspiré par son admiration pour son ami Astor Piazzolla, inventeur du « Tango Nuevo », l'accordéoniste a réussi, en outre, avec son « new musette », à revitaliser une tradition bien française qui semblait ne jamais devoir connaître de renouveau.

    Fils de Lucien Galliano, professeur d'accordéon d'origine italienne, Richard a débuté l'instrument à l'âge de quatre ans. Parallèlement à son apprentissage, il suit une formation au conservatoire de Nice, étudiant l'harmonie, le contrepoint et le trombone. A l'âge de 14 ans, il découvre le jazz au travers de Clifford Brown dont il relève les chorus et s'étonne que l'accordéon soit si peu présent dans cette musique. Il s'intéresse alors aux accordéonistes brésiliens (Sivuca, Dominguinhos), découvre les spécialistes américains qui se sont frottés au jazz (Tommy Gumina, Ernie Felice, Art Van Damme) et les maîtres italiens (Felice Fugazza, Volpi, Fancelli), rejetant en bloc le jeu traditionnel qui domine dans l'Hexagone. En 1973, Galliano « monte » à Paris où il séduit Claude Nougaro. Pendant trois ans, il assure la fonction d'arrangeur, de chef d'orchestre et même de compositeur dans un groupe où il côtoie d'authentiques jazzmen. Il participe, en outre, à de nombreuses séances d'enregistrement de variété (Barbara, Serge Reggiani, Charles Aznavour, Juliette Gréco, etc...) et à des musiques de film. Dès le début des années 1980, il multiplie les occasions de fréquenter des jazzmen de toutes obédiences et de pratiquer l'improvisation à leurs côtés : Chet Baker (sur un répertoire brésilien), Steve Potts, Jimmy Gourley, Toots Thielemans, le violoncelliste Jean-Charles Capon (avec qui il signe son premier disque), Ron Carter (avec qui il enregistre en duo en 1990), etc.

    En 1991, sur les conseils d'Astor Piazzolla qu'il a rencontré en 1983 à la faveur d'une musique de scène pour la Comédie-Française, Richard Galliano fait retour sur ses racines, revenant au répertoire traditionnel de valses musettes, de java, de complaintes et de tangos qu'il avait longtemps ignoré. Renouant avec l'esprit de Gus Viseur et Tony Murena, il permet à l'accordéon de se défaire de son image vieillotte par un travail sur le trois temps, une autre conception rythmique, un changement des harmonies, qui l'acclimate au jazz. Réalisé avec Aldo Romano, Pierre Michelot et Philip Catherine, son disque-manifeste « New Musette » (Label bleu) lui vaut de recevoir le prix Django-Reinhardt de l'Académie du Jazz en 1993, récompense qui salue le « musicien français de l'année ».

    S'ensuit une série d'albums dans lesquels Richard Galliano révèle, sur un modèle Victoria qu'il ne quitte plus, une aisance à adapter l'accordéon aux libertés du jazz, virtuose dans le phrasé, totalement décomplexé, d'une grande richesse dans la sonorité, habile à décloisonner les musiques à l'aide d'un instrument qui ignore les frontières. En 1996, il traverse l'Atlantique pour enregistrer son « New York Tango », avec George Mraz, Al Foster et Biréli Lagrène, disque pour lequel il obtient une Victoire de la musique. La réputation de Richard Galliano prend alors une envergure internationale et les collaborations se multiplient. Il s'engage dans des duos, dont certains à l'instrumentation insolite, avec des personnalités aussi diverses qu'Enrico Rava, Charlie Haden, Michel Portal (« Blow Up », en 1997, est un vrai succès commercial avec plus de 100 000 exemplaires vendus), son confrère Antonello Salis (en Italie) ou encore l'organiste Eddy Louiss (2001). Il est fidèle pendant des années au trio qu'il forme avec Daniel Humair et Jean-François Jenny-Clarke (de 1993 jusqu'à la disparition du contrebassiste en 1998), puis renoue avec ce format en 2004 avec une rythmique « new-yorkaise » composée de Clarence Penn et Larry Grenadier. Des rencontres plus ponctuelles ont également lieu avec Jan Garbarek, Martial Solal, Hermeto Pascoal, Anouar Brahem, Paolo Fresu et Jan Lundgren, Gary Burton... En 1999, avec un orchestre de chambre, il fait entendre ses propres compositions aux côtés d'oeuvres écrites par Astor Piazzolla. Ce travail trouve un prolongement en 2003 dans « Piazzolla Forever », hommage dans lequel Galliano rejoue les pièces de son mentor.

    D'une rare polyvalence, Richard Galliano possède ainsi les moyens de s'exprimer avec musicalité dans n'importe quel contexte, du solo (tel le « Paris Concert » au Châtelet, paru en 2009) jusqu'au big band (avec le Brussels Jazz Orchestra en 2008). Désormais reconnu comme un soliste exceptionnel, il continue d'explorer un large éventail de musiques, sans se défaire de ce lyrisme qui irrigue son jeu lorsqu'il enregistre les ballades de « Love Day » avec Gonzalo Rubalcaba, Charlie Haden et Mino Cinelu, ni se départir de cette « French Touch » qui lui permet d'établir avec le trompettiste Wynton Marsalis le trait d'union qui relie Billie Holiday et Edith Piaf.

    Soucieux de transmettre sa riche expérience, il est l'auteur, avec son père Lucien, d'une méthode d'accordéon saluée en 2009 par le prix Sacem du Meilleur ouvrage pédagogique.

     

    Vu sur site officiel de Richard Galliano : http://www.richardgalliano.com/

        Retrouvez-le en vidéo dans "libertango" (cliquez sur la flêche)


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